dimanche 9 mai 2010

Neuvième soirée jeux : samedi 15 mai à 19h

J’ai reçu la semaine dernière un curieux appel. Le centre départemental d’éradication des troubles du comportement (C.D.E.T.C.), instance chargée de traquer et réduire à néant toute déviance potentielle, me prie de lui livrer les noms de tous les ludophrènes, ludomaniaques et ludambules qui fréquentent le local certains samedis.

Les faits qu’on m’a rapportés pour m’inciter à la confidence me ramènent à mes recherches personnelles et me conduisent invariablement à cette conclusion : Ces derniers mois, les gaillard(e)s de Gap et alentours font parfois preuve d’une originalité surprenante :

• Cas n°1 : Dominique D., présidente d’une association à rayonnement départemental a avoué, lors de son assemblée générale, passer ses week-ends à entraîner une équipe d’escargots.

• Cas n°2 : Les clients de la Boulangerie des Dauphins se plaignaient de la forme aplatie des viennoiseries. Un client plus volontaire (ou plus gourmand) que les autres a mené l’enquête pour découvrir qu’une fois le rideau baissé, les boulangères buzzaient frénétiquement sur les brioches.

• Cas n°3 : Monsieur Épicure Escallier, gardien de la paix sans histoires, a semé la pagaille en plein boulevard Pompidou. Il imposait à tous les chauffards une partie de vache qui tâche au milieu de la chaussée.

• Cas n°4 : La loge luciférienne de Pelleautier au grand complet a été surprise en pleine cérémonie. Pourtant, cette-fois-ci, pas l’ombre d’un agneau à sacrifier. Simplement une joyeuse ronde et des adorateurs nus comme des vers, tous affublés d’une plume d’autruche dans le fondement.

Le C.D.E.T.C. a bien tenté de me rassurer : tous les « fauteurs de troubles » (à l'exception de Dominique D. qui s'est échappée en ludobus après avoir épuisé plusieurs thérapeutes) ont été rapidement reprogrammés par l’équipe soignante. Ils coulent désormais des jours heureux au Bar des Sports de Douchy-Les-Mines. Leur hyperactivité ludique est canalisée à l’aide d’interminables tournois de 421 (anisette en open bar). 

Inutile de vous dire que j’ai refusé de collaborer. Pas question de nous priver de ces moments d’humanité qui font toute notre richesse ; ce ciment invisible qui nous permet, en ces temps obscurs, de nous supporter sans nous taper sur la gueule. Ne suis-je pas moi-même collectionneur de chiens morts dont les plus petits os, sculptés une fois bien secs, font les meilleurs pions ?

Chers compagnons, vous êtes alertés, maintenant. Les caméras du C.D.E.T.C. sont braquées sur nous. Il est encore trop tôt pour révéler nos activités au monde vulgaire ; je vous invite donc à vous rendre au local de Ludambule sur la pointe des pieds, ce samedi 15 mai 2010 à 19h. Passée la porte d'entrée, notre personnalité pourra s’exprimer sans entraves.

Et puis amenez à manger, s’il vous plaît. Je n’ai pas touché un aliment depuis notre dernière soirée et je meurs de faim.

Pour Ludophrénie, votre serviteur,

Éric Compiègne

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Le F.I.L. a frappé cette nuit.

Le front d'interdiction ludique a enfermé les ludophrenes dans le local.

Je suis arrivé vers 20.30, pas plus à la bourre que d'habitude, et j'ai trouvé porte close. Si vous etes encore à l'interieur, alors faites vous connaitre. On rasera l'immeuble pour vous liberer.

Ou alors, c'etait pas le bon endroit?

Au plaisir de vous lire, enfin j'espere.....

Stéphane.

Enregistrer un commentaire