lundi 17 mai 2010

Compte-rendu de la soirée du 15 mai


Les deux témoignages qui m'ont accueillis hier matin au saut du lit m’ont terrassé : alors que nous savourions la plus délicieuse des soirées, certains d’entre vous étaient coincés en bas de l’immeuble.

Combien parmi vous sont restés bloqués, samedi soir, à la porte du local ?

Plus clairement, combien de pèlerins transis de froid n’ont pu entrer, se réchauffer et trouver le pardon dans notre abbaye ludique ?


UNE SOUDAINE PRISE DE CONSCIENCE
Alors quand j’ai appris ce qui s’était passé, j’ai commencé par prendre ce qui se passait à la légère : « bah, ce n’est pas grave… Ça arrive. On va pas en faire un drame. » La réaction facile.
Seulement, quelques heures plus tard, je peux vous dire que je tournais en rond. Quelque chose n’allait pas. Je me rongeais les sangs :

« Tu crois que ça n’arrive qu’aux autres, c'est ça ? »
« Et si ta propre fille restait bloquée en bas ? »
« Tu crois que tu verrais encore dans ses yeux le bon père qu’elle admire ? »

Est-ce qu’on peut encore, aujourd’hui, laisser un enfant innocent dehors, à cette heure de la nuit, quand on sait ce qui se passe tous les soirs dans nos rues ? (j’ai encore trouvé, pas plus tard que la semaine dernière, une bouteille de bière brisée derrière la cathédrale)...

NOUS DEVONS PRENDRE LA MESURE DE CE QUI S'EST PASSÉ
Voici une série d'actions simples qui nous aideront à prévenir toute malveillance :
• Mise en place d’un téléphone rouge au local pour les victimes en cas de blocage de l'entrée : 09 60 18 01 88
• sensibilisation des autres locataires par tous les moyens lors de nos soirées-jeux.
• Vérification régulière des serrures d’entrée de l’immeuble.
• Dispersion des bandes organisées qui dissuaderaient d’honnêtes joueurs d’entrer en les menaçant de leur vendre de la drogue ou même de les taguer (ne riez pas, c’est arrivé).
• Rondes discrètes et répétées autour du local, de façon à repérer les comportements terroristes (une équipe de ludistes s’est formée à ce sujet sur Internet).

Car il s’agit bien d’un acte terroriste, ne nous y trompons pas. Stéphane, l'une des victimes, nous suggère de nous intéresser au Front d'interdiction ludique (F.I.L.).  Quoiqu'il en soit, de tels actes sont parfaitement inadmissibles et je vous promets que le coupable sera retrouvé et jugé rapidement.

QUARANTAINE FORCÉE POUR VINGT JOUEURS PASSIONNÉS

Tout avait pourtant bien commencé, ce soir-là, pour une vingtaine de ludophrènes et ludambules haut-alpins (et gascons) :

Un buffet garni de victuailles : tartes italiennes et lorraines, gâteaux de saumon frais, élixirs fermentés délicatement pétillants et vins fins.

Près de l’entrée, Christian avait annoncé la couleur dès les premières minutes en installant un plateau d’Agricola. Quatre compagnons s’étaient immédiatement assis autour de la table, prêts à en découdre avec les moutons, bœufs et autres sympathiques légumes. Dans la salle du fond, une bande de cinq joueurs motivés, préparaient leur voyage pour Puerto Rico, le grand classique du jeu de gestion.

Plus loin, un groupe très animé probablement contaminés par cette ambiance, tentait de transformer Bonne question, un excellent jeu familial, en jeu de stratégie pour gros joueurs (Quelle pierre précieuse n'est pas un animal ?).
Deux mercenaires revenus de tout buvaient du vin et du kéfir à petites gorgées et faisaient le tour des tables pour conseiller les novices et désamorcer les conflits.

Le coup de téléphone de Sylvain, spécialiste renommé des mondes enchantés, créa la surprise générale et l’émoi de tous. La porte était fermée depuis près d’une demi-heure et nous l’ignorions.
Munie d’un simple jeu de clefs, Dominique a démontré, une fois encore, sa grande habileté (y a-t-il un talent qui lui fait défaut ?) pour mettre fin à cette quarantaine imposée. La soirée a pu continuer, jusqu’à deux heures du matin, autour de parties de Xiangqi (Échecs chinois), Morrigan, Pandémie, Marrakech, Dalapapa, Château Roquefort et Endeavor.

Merci aux joueurs présents pour leur sang froid. Aux autres, nous donnons rendez-vous samedi 12 juin au local pour découvrir de nouveaux jeux et oublier ce triste sabotage.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire